Travaillant
à la frontière de la photographie documentaire et plasticienne, Mathieu
Bernard-Reymond s’intéresse aux notions de production et de transformation. Sa
série présentée ici, examine le processus de production d’énergie
électrique. Débuté en 2015, ce projet est réalisé dans des centrales nucléaires
et hydrauliques. Il documente chaque aspect de ces sites fermés au public. De
l’architecture aux réseaux de tuyaux et de câbles, des instruments techniques
aux choix des couleurs et des matériaux, ces éléments, tous hautement
fonctionnels, captivent l’artiste.
La
notion de production correspond non seulement au sujet mais aussi à la méthode
de “fabrication” des images. En effet, certaines photographies
sont manipulées par un algorithme, un processus qui leur fait perdre leur
apparence documentaire et qui les rend de plus en plus abstraites. Les
images fabriquées par le programme sont ensuite retravaillées par l’artiste
pour atteindre un aspect quasi pictural. L’interaction entre enregistrement du
réel par l’appareil photographique et interprétation de l’image par le logiciel
se retrouvent dans l’installation conçue par l’artiste qui juxtapose les
différentes images à la manière d’un collage. Il nous offre ainsi un
regard hybride sur le monde, entre témoignage documentaire et approche
plasticienne.
Photos:
Mathieu Bernard-Reymond
Texte:
Nathalie Herschdorfer
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