miércoles, 8 de febrero de 2017

Amani













« Nous avons tendance à romancer le passé, et j’aime être dans cet espace merveilleux entre réalité et fiction ». Elle explique ainsi ce qui pourrait être une constante dans son travail, cette recherche d’un temps presque perdu. 

















L’histoire commence en Norvège où des anthropologues de l’Université d’Oslo décrivent leur mission dans un laboratoire de recherche de la période coloniale appelée Station Amani, à moitié abandonné dans les forêts des monts Usambara, en Tanzanie. 

















« La station Amani Malaria est comme une oasis de paix au milieu du parc national. Le temps s’y est arrêté. Tout ce qui reste a été laissé par les Allemands – avant la Première Guerre mondiale, ils envisageaient d’avoir un jardin botanique et des plantations de café – puis par les Britanniques, soucieux d’élargir les activités du laboratoire et qui ont fait appel à la population locale afin de participer à des expériences, comme assistants et sujets ». À la fin des années 70, après le départ des Britanniques, la station Amani a été protégée par quelques gardiens qui l’ont préservée d’une nature envahissante. John Mganga est l’un d’eux. Personnage central de la série, il incarne le passé et symbolise le présent, en attente de la renaissance de cet étrange éden. Certains gardiens se reposent à l’ombre, d’autres poursuivent leur tâche: nourrir les souris blanches, dépoussiérer les spécimens, ouvrir et fermer la bibliothèque à heures précises. 

















Il n’y a pas d’effets spéciaux dans cet univers en suspension, aucun exotisme, rien n’a été dérangé. Evgenia Arbugaeva fait confiance aux sources de la lumière. Pas de noir et blanc, mais des touches d’ocre, de jaune, de vert. Impression, si troublante, d’une couleur sédimentée. Dominée par la raison. Fixée avec passion. Comme affinée au pinceau.















Photos:
Evgenia Arbugaeva


Texte:
Brigitte Ollier



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