lunes, 19 de septiembre de 2016

Tarifa – Tanger


















Je suis tombée amoureuse d’un détroit, d’une ville « ici », et d’une autre « là bas ». Tarifa, tout au bout de l’Europe. Une blancheur secouée par les vents, une pointe avancée dans les eaux, remuée par des courants contraires. Partout, le vent et la mer, la mer et le vent, l’océan, les vagues puissantes, le printemps qui explose en couleurs vives sur les collines. Une évidence. Les matins brumeux, sans horizons. Les soirées étoilées, les journées rêveuses, ouvertes, sensibles. Toutes proches, les côtes majestueuses de l’Afrique, dont on pourrait presque caresser les contours.

















Là bas, Tanger. Une plongée obsédante dans les mille visages de la ville. La trace de sa poussière sur ma peau, le parfum de ses matins lumineux, la course folle de ses chiens errants, l’entrelacement de ses ruelles, la violence de ses contradictions, l’évidence de nos rencontres. Et ces silhouettes immobiles, qui regardent la mer, tournées vers l’horizon flou d’un départ impossible. Entre les deux, les eaux profondes du détroit de Gibraltar, à la fois lien, frontière et sépulture. Un mystère bleu, entier, qui porte le récit de milliers d’exils, de pertes, de rencontres et d’espoirs secrets.

















Tarifa – Tanger, est le fruit de mon exploration sensible et poétique de ces deux territoires. Deux photographies dialoguent au sein d’une même image, dessinant les contours d’une géographie intime et subjective : celle d’un endroit qui me fascine, et où je ne cesse de retourner.















Photos et texte:
Marine Lécuyer





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